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Date de création : 18.05.2010
Dernière mise à jour : 28.01.2014
131 articles


Je vis dans un tunnel publicitaire

Publié le 05/03/2013 à 15:33 par travail-famille-patrie
Je vis dans un tunnel publicitaire

7h20, je me lève au son des oiseaux qui chantent à me fenêtre pour me prévenir que le soleil brille dans cet été permanent. Je ne vais pas uriner. Vraiment pas mon genre. Je ne me gratte pas non plus le rectum, ça chlingue. Non, tout de suite au réveil, ce que je fais, c’est que je regarde les muscles saillants de mon torse imberbe sur le miroir de la salle de bain. C’est quand même vraiment de la chance d’avoir acquit cette ceinture abdominale qui fait qu’on se muscle en dormant et qui me raffermît de nuits en nuits. Mes abdos brillent comme le cul des filles dans les pornos américains. Je m’excuse de te faire rêver. Je sais bien qu’on ne s’excuse pas, mais qu’on prie quelqu’un de vous excuser, seulement quand t’écris en bon français tu débandes.


Evidemment, y’a qu’un seul endroit sur mon corps apologique où que j’ai des poils, c’est sur mon visage. Donc après une bonne douche revigorante, qui n’émet pas de buée et qui ne fout pas de la flotte partout dans la salle de bain, je sors de son étui en vison mon rasoir 17 lames et je me rase de près, dans tous les sens, à rebrousse-poil, à contre-poil, pilepoil et à poils. Je me suis débarrassé depuis longtemps de mon 16 lames qu’était vachement moins pratique. Une fois fini, ma femme qui a préparé un bon petit-déjeuner (j’y reviendrais) entre dans la salle de bain et me fait un bisous mignon et une caresse sur ma joue toute douce. Elle a les cheveux noué, porte une de mes chemises bleu ciel sans soutien-gorge, ses seins sont fermes et bien foutus grâce à sa nouvelle ceinture mammaire. Nous allons rejoindre les enfants au petit-déjeuner d’excellente humeur.


Je lis rapidement un journal américain tout en m’occupant de mes chères têtes blondes en répondant à leurs questions sur leur interro d’histoire et les bouteilles de lait, avale un bon café à la chicorée, des pains au lait, du pain de mie, du pain de viande et six jus de fruits différents, tous riches en  soit en oméga quelque chose soit en vitamines alphabétiques. On a le temps de toute façon, je suis mon propre chef et mes enfants sont dans une école ou les cours débutent à 10h. Le petit dernier a eu le temps de se déguiser en Dark Vador et de jouer avec la voiture. Qu’est ce qu’il est intelligent et beau pour son âge !


Du coup, après, je vais quand même travailler un peu. Ma femme va faire un peu de ménage. Ou la vaisselle. Ou les magasins. Enfin, bref, des trucs de femmes belles et libres. Et qui se sentent fortes et bien protégées en toutes circonstances grâce aux nouveaux protège-slips. Je me mets au volant de mon bolide de construction germanique qui brille de mille feux. Je baguenaude dans ma ville où pas un seul malandrin n’oserait casser ton rétro ou rayer ta carrosserie. J’écoute du classique. Je n’y connaît pas grand-chose et je ne peux pas te dire qui est le chanteur qui joue du piano mais c’est plus chic que ces imbécile de rockeurs. J’arrive sur le chantier, enfile mon casque jaune, et attrape avec grâce mes dix rouleaux de plans que je mets sous mes aisselles qui sentent bon 48h. J’explique rapidement ce que les autres doivent faire dans leur journée en montrant du doigt. Là et là-bas. C’est déjà l’heure de l’apéro. Donc on sort de la glacière du cola sans sucre.


Après l’apéro et comme il fait chaud on se met tous torse nu, c’est dingue comme on est tous super bien foutus ! François, Charles, Henri… Y a aussi Nadir et Pedro mais ils sont plus loin, on les voit pas. Et on commence à charger du matériel dans nos gros utilitaires en se marrant et au ralenti. Hop, des parpaings, des planches, des scies, des barres de fer, des tronçonneuses et tout un tas d’autres choses qu’on sait même pas ce que c’est. Les filles du bureau d’en face en tailleur et lunettes, genre couguars nous regardent en mordillent leur lèvres et buvant de l’eau en bouteille plastique.


Je rentre chez moi frais comme un poisson à peine péché. Y a un type de chez UPS qui m’attend pour me fournir ma nouvelle box-révolution-septieme-génération-nec-plus-ultra. Avec ma femme on s’est partagé les taches. A moi la technologie, changer les piles de la télécommande, internet, ordinateurs et Smartphones et à elle vaisselle, repassage, et commissions. Ça ne me fait pas trop boulot puisque cinq mecs en gilet rouge sortent d’un carton pour installer ma box en quelques secondes. Ils jettent des confettis et chantent des chansons pour l’anniversaire du petit dernier. Alors on mange notre goûter diner fait de tonnes de bonnes choses surgelées, de frites énormes et de tartines de pate chocolatée. Dans la maison y a des ballons, des animaux et des cadres numériques qui impriment nos photos de bonheur et on les accrochent au mur en un « clic ».


Dans quelques instants ma femme ira coucher les enfants. Je ferais certainement une partie de poker en ligne avec les copains ou je miserai sur un match de foot. Ou je regardera sept programmes en même temps sur mes cinq écrans. Ok, ça ne remplace pas une partie de jambes en l’air mais dans mon monde on n’aime pas trop ça. On ne le montre pas du tout d’ailleurs. Les enfants, c’est le livreur d’UPS qui les a apportés avec les couches et les biberons. Mais ce n’est pas important. Demain, j’aurais mon orgasme journalier en me rasant.